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Comment la lutte de l’Occident contre l’Etat islamique déresponsabilise le Moyen-Orient

La stratégie occidentale contre l’Etat islamique, peu exigeante envers les puissances régionales impliquées, risque au final de rendre la lutte contre l’organisation et les sentiments qui la nourrissent plus difficile

La décision prise par le président américain Barack Obama de réunir une coalition internationale et de lancer des frappes aériennes en Irak et en Syrie en réponse à la montée en puissance du groupe autoproclamé Etat islamique (EI) a fait de lui le quatrième président américain consécutif à s’engager dans une action militaire dans la région. Jusqu'à présent, le bilan n’est guère encourageant, comme en témoigne le succès stupéfiant de l’Etat islamique. L'assemblage plutôt rapide de plus de soixante pays dans la coalition, dont plusieurs de la région, aurait pu laisser supposer une vision commune et une importance prioritaire donnée à la menace posée par cette nouvelle et particulièrement enragée souche d’extrémisme

Or une telle supposition était sans doute naïve. L’EI a surtout été vu dans la région comme une opportunité de renforcer les interprétations et prédispositions politiques préexistantes. Plutôt que favoriser le changement, l’EI est utilisé comme un moyen d’ancrer le statu quo derrière les lignes de fractures géopolitiques qui le précédent et de continuer à déroger à un processus politique représentatif. En ce qui concerne la guerre qui fait rage en Syrie, la réponse au facteur Etat islamique a été un doublement par l’ensemble des acteurs de la mise initiale, ainsi qu’une réaffirmation de la prétention à être le partenaire indispensable pour affronter l’organisation. Cela s’applique aussi bien aux protagonistes locaux qu’aux acteurs clés de la région – l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie.

La faute peut être en partie attribuée à l’intervention de l'Occident. En assumant la responsabilité ultime de la réponse à l’EI, celui-ci a soulagé les acteurs régionaux du fardeau de leurs propres responsabilités. C’est là le risque moral inhérent au leadership américain dans la lutte contre l’EI, qui permet à ses alliés régionaux d’augmenter la prise de risques sans en subir les conséquences et de transformer ainsi la nature de l’EI de menace commune à une opportunité politique gérable, ce qui rend sa disparition définitive plus difficile.

Les risques d’une réponse militaire

La menace posée par l’EI est réelle, particulièrement pour ceux qui vivent sous sa coupe. L’EI est par nature expansionniste. Il a activement et efficacement recruté des combattants étrangers, dont certains constituent une menace potentielle s’ils venaient à retourner dans leur pays d'origine, notamment en Europe. L’EI représente l'apothéose de l'intolérance, mais il a également su s’adapter et apprendre des échecs des groupes extrémistes qui l’ont précédé. Il a partiellement stabilisé sa gouvernance et son organisation dans les zones passées sous son contrôle, et est en train d’obtenir les serments d’allégeance de groupes djihadistes du Sinaï égyptien, de Derna en Libye, et d’ailleurs. Il prospère au milieu des politiques toujours plus contestées, dysfonctionnelles et chaotiques du monde arabe.

L'action militaire menée contre l’Etat islamique a certainement porté un coup à la capacité de l’organisation de gagner du terrain en Irak et en Syrie. L’EI s’est également heurté à une sorte de barrière naturelle : l'épuisement de sa capacité militaire et idéologique à s’étendre au-delà des zones sunnites déjà conquises. Les tentatives visant à affaiblir l’EI en ciblant ses sources de financement et son accès aux ressources, notamment les exportations de pétrole, pèseront également lourdement.

Cependant, plusieurs mois après le début des frappes militaires, il est clair que l'approche actuelle ne peut aller beaucoup plus loin dans la maîtrise de l’EI. Les dirigeants politiques occidentaux, saisis de panique par la couverture médiatique hypnotique des décapitations d'otages occidentaux, ont lancé une action militaire contre l’EI sans avoir au préalable développé une stratégie politique cohérente. Déjà, des doutes émergent au sein de la coalition menée par les Etats-Unis au sujet de l'impact que les frappes militaires peuvent avoir sur les dynamiques qui sous-tendent la montée de l’EI. En Irak, avec en toile de fond la tentative hésitante de façonner un système politique plus participatif, les milices chiites associées aux autorités gouvernementales se mobilisent et tirent parti de la puissance aérienne des Etats-Unis pour lancer une vaste lutte sectaire. En Syrie, les frappes aériennes, qui visent désormais également des groupes extrémistes ne se réclamant pas de l’EI, jouent en faveur de Bachar al-Assad.

Dans ces deux pays, l'action militaire risque probablement d’avoir pour conséquence involontaire, mais prévisible, de mobiliser un plus large soutien de la communauté sunnite derrière l’EI et d’alimenter le sentiment antioccidental, plutôt que de détériorer ses positions sur le terrain. En fin de compte, la stratégie actuelle peut rendre la destruction de l’organisation – ou du moins les sentiments qui lui donnent vie – plus difficile. Elle pourrait aussi faire de l’EI une menace encore plus grande pour les intérêts occidentaux, notamment en faisant de nous, les Occidentaux, l’enjeu central. Ceci est apparemment ce que cherche l’EI avec ses provocations antioccidentales, du moins en partie.

Mettre l’accent sur l’action politique

Alors que l’EI utilise incontestablement le terrorisme comme un levier, et alors que toute tentative de dissoudre l’organisation de façon significative comportera nécessairement une dimension militaire, il doit être clair désormais que les forces qui poussent l’EI sont beaucoup plus profondes. Or, si la coalition reconnaissait initialement l’importance centrale d'une approche politique plus compréhensive, réaffirmant notamment la nécessité de former un nouveau gouvernement plus inclusif en Irak, cette voie politique semble de plus en plus n’être qu’une façade, simple bégayement en Irak, fondamentalement inexistante en Syrie.

L'émergence de l’EI est un symptôme des politiques profondément défaillantes qui affligent aujourd'hui le Moyen-Orient (et pour lesquelles l'Occident porte une responsabilité considérable compte tenu du rôle de la guerre en Irak de 2003 dans le déclenchement d'un cycle d’effondrement d’Etats et de sectarisme qui a alimenté l'extrémisme). Toute une région, déjà en proie à de profondes dissensions, a été plongée dans le chaos par la guerre en Syrie et par l’intensification de la compétition régionale à laquelle cette guerre a donné lieu.

L’EI se nourrit d’un puissant ressentiment contre un ordre régional perçu comme dominé par les chiites. Les nouvelles frappes militaires ont exacerbé cette tendance en alimentant une croyance, bien qu’infondée, que les Etats-Unis agissent comme l’armée de l’air d’une force chiite téléguidée par l’Iran sur le terrain. En Irak et en Syrie, les pouvoirs d’obédience chiite (le régime alaouite syrien n’est pas chiite mais est étroitement lié à cet axe) excluent effectivement les sunnites de toute représentation politique significative, et souvent de façon violente. Une féroce bataille de politiques identitaires a vu le jour, que l’EI peut exploiter en raison de l’absence d'un leadership sunnite efficace dans la région, des problèmes endémiques touchant les structures du pouvoir, et de l’absence d’un contrat social consensuel dans la plupart des pays arabes.

L’Iran, en tant que principal soutien de Damas, Bagdad, et du Hezbollah libanais, est coupable de ces politiques destructrices qui ont exclu et parfois dévasté les territoires sunnites. Le soutien de l’Iran à ces politiques perçues comme centrées sur les intérêts chiites, notamment par la mobilisation directe des milices étrangères sur le terrain, a directement alimenté le sentiment de marginalisation des sunnites. Le dilemme déplaisant auquel sont confrontés de nombreux sunnites en Irak ou en Syrie se résume à choisir entre la défaite de l’EI ou la domination d’Assad ou d’une milice chiite.

Pour leur part, les Etats arabes du Golfe ont délibérément soutenu la mobilisation sunnite dans leurs propres intérêts géopolitiques, voyant dans le conflit en Syrie un moyen de modifier l'équilibre des forces dans la région en attirant Damas hors de l'orbite iranienne. Ils ont volontiers alimenté (et puisé dans) le désenchantement sunnite, soit directement soit en détournant les yeux des médias, des prêches et des canaux de financement sectaires. L'extrémisme a été considéré comme un instrument utile et maniable pour affaiblir leurs rivaux et faire avancer leurs agendas politiques dans la région (tout en canalisant vers l’extérieur les dissensions internes nées de politiques non représentatives).

La Turquie s’est placée dans une situation similaire : les groupes extrémistes opérant à travers sa frontière ont été au moins en partie encouragés afin d'affaiblir à la fois Assad et les Kurdes syriens, qu’elle craint de voir profiter du conflit d'une manière qui pourrait stimuler les ambitions kurdes pan-régionales et saper les pourparlers de paix en cours entre Ankara et le PKK. Pendant ce temps, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont encouragé une répression régionale des formes modérées de l’islam politique sunnite, telles que les Frères musulmans, fermant ainsi la porte à des modes d'expression politique d'inspiration religieuse potentiellement compatibles avec la  démocratie et la non-violence.

La volonté de Riyad de se joindre à la campagne militaire contre l’EI peut donc être comprise comme faisant partie d'un compromis visant à obtenir l'intervention américaine en Syrie si longtemps recherchée, plutôt que le reflet d’une volonté de faire de l'affaiblissement de l’Etat islamique une priorité. La Turquie est, de la même manière, réticente à s’engager dans la lutte contre l’EI sans garantie qu’une action soit prise contre Assad. Quant à l’effort militaire iranien contre l’EI, il a précédé celui de la coalition occidentale et se poursuivra indépendamment. Mais l’Iran a jusqu'à présent refusé en Syrie une voie politique susceptible de désamorcer le ressentiment sunnite.

L’Arabie saoudite, la Turquie et l'Iran proclament tous, à leur façon, que l’EI représente une simple force dans une lutte beaucoup plus large dont les causes profondes doivent être traitées avant de pouvoir espérer une victoire contre l’organisation djihadiste. Néanmoins, aucun de ces pays ne rectifie son propre rôle ni n’assume ses propres responsabilités au sein de cette lutte de plus grande envergure.

L’anomalie libanaise

Seul un pays, le Liban, s’affiche, non sans hésitations, à contre-courant de cette tendance, devenant un modèle inattendu et imparfait. Le Liban a connu un partage du pouvoir régional sans précédent, qui a facilité une opposition significative à l’extrémisme affilié à l’Etat islamique. En effet, l’Iran et l'Arabie saoudite, ainsi que les acteurs locaux qu'ils soutiennent dans le pays, ont abandonné leur jeu à somme nulle et adhéré pleinement à une lutte conjointe contre l’EI, craignant pour leur stabilité et leur influence respectives si les extrémistes salafistes prenaient pied au Liban. La leçon provisoire que l’on peut tirer de cet exemple positif, quoiqu’extrêmement fragile, serait que lorsque les acteurs nationaux et régionaux s’unissent pour soutenir une approche multilatérale, et lorsque l'Occident n’intervient pas militairement, la lutte contre l’EI a beaucoup plus de chances de réussir.

Les acteurs régionaux dominants et les décideurs politiques occidentaux font face désormais à une question périlleuse, celle de  savoir s’il est possible, et si oui comment, d’élargir ce consensus. Pour le moment, le Liban représente une anomalie plutôt que la norme, anomalie qui ne peut pas perdurer si l'escalade se poursuit ailleurs. Compte tenu de l'importance stratégique de la Syrie, il sera beaucoup plus difficile d'encourager une réorientation des positions à son égard.

Pourtant, l’EI a la capacité de modifier les calculs régionaux en raison de la menace qu'il pourrait finalement faire peser sur tous les pays impliqués. L’EI a clairement fait connaître ses ambitions ultimes en Arabie saoudite, compte tenu du rôle de ce dernier comme gardien des deux mosquées saintes de l'islam, de ses ressources, et du nombre important de Saoudiens engagés avec l’EI en Syrie et en Irak, qui pourraient finir par se retourner contre le royaume. En ce qui concerne l'Iran, l’EI pose une menace militaire sérieuse à ses alliés en Irak, en Syrie et au Liban, et joue un rôle central dans l’incitation à une guerre sectaire régionale qui, même si gérable à court terme, ne peut que jouer en défaveur de Téhéran étant donné le statut minoritaire des chiites à travers le Moyen-Orient. L’EI menace également la stabilité intérieure en Turquie étant données sa probable capacité de mener des attaques dans ce pays et son ambition de redessiner les frontières issues des accords de Sykes-Picot, risquant dès lors de redynamiser les ambitions autonomistes kurdes. Ailleurs, presque tous les pays de la région sont menacés par l'augmentation du nombre de leurs ressortissants rejoignant les rangs de l’EI et par le risque que l'extrémisme et la violence ne se propagent.

Encourager une responsabilisation régionale

Cependant, plus les acteurs régionaux partent du principe que l'Occident s’occupera de l’Etat islamique, plus ils sont susceptibles de se dérober à leurs propres responsabilités. S’ils n’y sont pas forcés, les principaux acteurs régionaux ne feront pas de concessions, ne réajusteront pas leurs propres politiques, et ne feront pas de la lutte contre l’EI une priorité absolue. L'insistance du président Obama à poser des limites à sa campagne anti-Etat islamique a tendance à être ignorée dans une région où l'hypothèse qui prévaut est que les Etats-Unis peuvent être entraînés plus avant dans une campagne militaire.

Cette hypothèse est encouragée par le fait qu’Obama est déjà engagé dans une guerre qu'il aurait préféré éviter et que l'escalade involontaire, en particulier en Irak, est déjà visible. De plus, Obama a entamé le dernier quart de sa présidence, ce qui autorise certains à penser que jouer la montre pendant deux ans est la meilleure alternative à l'action immédiate des Etats-Unis. Tout cela laisse l'Amérique et ses alliés occidentaux face à des choix difficiles. Si l'Occident n'a pas l'intention de reprendre militairement le contrôle de l'Irak et de la Syrie (une action qui serait extrêmement peu judicieuse), alors il devra se montrer plus exigeant quant aux rôles qu’il souhaite voir assumer par les acteurs régionaux.

Il s’agit de la meilleure option pour transformer les alliés régionaux de simples quémandeurs en véritables acteurs d’un solutionnement du problème. L’Occident devrait donc se concentrer sur la question du degré et de la nature de la responsabilité régionale qu’il souhaite encourager. Une partie de cette question doit inclure l’adoption de politiques obligeant les acteurs régionaux à s’approprier de façon significative la réponse à apporter aux menaces que l’Etat islamique fait peser sur eux. Cela signifie aussi limiter le niveau d'intervention militaire occidentale, restreindre la vaste campagne militaire en cours, et repousser l’exploitation de cette intervention par des acteurs régionaux qui ne cherchent qu’à satisfaire leurs propres ambitions.

Cela doit également supposer de reconnaître que lutter contre l’Etat islamique, c’est aussi lutter contre une idée – ce qui ne peut se faire par les seuls moyens militaires, ni sous le commandement d’acteurs non-musulmans. L’EI se nourrit sans aucun doute du ressentiment à l’encontre de la politique occidentale : du soutien aux dictateurs à la complicité dans le sort des Palestiniens, en passant par les attaques de drones et autres interventions militaires. Mais tout ne tourne pas autour de  « nous ». L’intervention militaire occidentale ne pourra pas guérir les maux profonds qui favorisent et alimentent l’EI, et qui font de l'Occident une cible toujours plus justifiée. L’une des caractéristiques essentielles des extrémistes comme l’organisation de l’Etat islamique est la volonté d'aiguiser les tensions et les différences, précisément en provoquant des réactions excessives.

L'Occident doit se préparer à une approche patiente et de long terme du phénomène de l'extrémisme. Les interventions inconsidérées ont tendance à prolonger, plutôt qu’abréger, le temps nécessaire. L’EI peut se brûler les ailes et perdre de son attraction en s’abaissant aux tâches moins glorieuses de la gestion locale des zones passées sous son contrôle. Par ailleurs, des éléments aujourd’hui alignés avec l’EI peuvent, au fil du temps, se montrer disposés à adopter une forme plus rationnelle et pragmatique de coexistence dans la région. Mais cette action sur le temps long doit être menée au sein des communautés dans lesquelles l’EI opère.

Reconnaître cela ne suffit pas. Du seul point de vue de la sécurité, stopper le flux de combattants étrangers sur le champ de bataille marquerait une étape importante, principalement en travaillant de concert avec la Turquie et en l’aidant à mieux gérer sa frontière. Parfois, l’action militaire pourra également être justifiée, notamment pour déjouer de potentielles attaques des membres de l’Etat islamique contre l'Occident (hypothèse dont il existe très peu de preuves à ce jour). Un autre cas légitime d’action militaire serait celui du soutien armé aux groupes kurdes, étant donné qu'ils ne sont pas directement impliqués dans la guerre civile régionale. La poursuite de l'assistance humanitaire à l'immense population de réfugiés syriens dans les pays voisins sera également essentielle pour prévenir la propagation du message radicalisant de l’Etat islamique, tout comme le soutien aux efforts de la Jordanie, de la Turquie et du Liban à accueillir ces réfugiés.

Mais, avant tout, l'accent devra être mis sur le soutien aux efforts de résolution des crises en Syrie et en Irak, ainsi qu’entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Tant que ces crises persisteront, alimentant des politiques identitaires radicales et l’expansion des territoires hors de tout contrôle, les chances de vaincre l’EI resteront limitées. Les frappes aériennes et l'action militaire peuvent aider à contenir l’organisation, mais en fin de compte elles atténuent la pression sur les acteurs régionaux dont les ambitions géopolitiques doivent être rééquilibrées. Un bon début serait de soutenir activement l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, et admettre que sa recherche d'un cessez-le feu à Alep est l'un des seuls chemins possibles vers la désescalade désespérément nécessaire entre toutes les parties, locales ou régionales. Prenant appui sur l’action de Mistura, l'Occident devrait s’employer activement à favoriser une convergence entre le triangle fondamental composé par l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie.

Après une décennie de conflits toujours plus intenses dans la région, il devrait désormais apparaître comme une évidence que les crises ne pourront être désamorcées par la force. Ceci est impossible compte tenu de l'équilibre des forces aux niveaux local, régional et international. Des solutions significatives incluront des processus politiques plus participatifs, fondés sur le compromis, et donnant aux populations locales une réelle opportunité de représentation politique. En se désengageant, plutôt qu’en se réengageant toujours davantage, et en encourageant les acteurs régionaux à faire face à la menace que constitue l’EI d'abord et surtout pour eux-mêmes, les Européens et les Américains pourraient jouer un rôle plus constructif et faire avancer ce rééquilibrage si nécessaire et si urgent.

- Daniel Levy dirige le programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du Conseil européen des relations étrangères (ECFR). Il est directeur de recherche à la New America Foundation et membre de la Century Foundation. Ellie Geranmayeh a rejoint l’ECFR en mai 2014, où elle travaille sur la politique étrangère européenne en relation avec l'Iran. De 2011-2013, elle a travaillé pour le cabinet d'avocats Herbert Smith Freehills LLP, où elle s’est formée aux sujets du droit public international, des différends frontaliers, du droit pénal international et des régimes de sanctions. Julien Barnes-Dacey est membre du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du ECFR et a également travaillé comme journaliste au Moyen-Orient.

Légende photo : les Ministres des Affaires étrangères de l'Egypte, du Koweït, de l'Arabie saoudite, d’Oman, du Bahreïn et du Liban se joignent au secrétaire d'Etat américain John Kerry en Arabie saoudite pour discuter de la lutte contre les militants de l’Etat islamique (AFP).

Traduction de l'anglais (original).

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