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Titan : la différence de traitement médiatique entre la disparition du sous-marin et le naufrage de migrants critiquée

Les utilisateurs des réseaux sociaux comparent la façon dont les médias grand public ont couvert le récent naufrage d’un bateau de migrants au large de la Grèce et la disparition du sous-marin parti explorer l’épave du Titanic
Le sous-marin Titan qui a disparu dimanche a fait la une des journaux cette semaine (capture d’écran/Twitter)

Des centaines d’utilisateurs des réseaux sociaux interpellent les médias grand public pour ce qu’ils considèrent comme une disparité flagrante entre la couverture du naufrage meurtrier d’un bateau de migrants au large de la Grèce la semaine dernière et celle de la disparition du sous-marin Titan.

Le submersible qui était en expédition pour explorer l’épave du Titanic dans l’océan Atlantique fait la une des journaux depuis sa disparition dimanche. Les principaux médias ont diffusé des reportages 24 heures sur 24, des blogs en direct, des explications et des informations générales sur les cinq personnes à bord.

Après quatre jours de recherches intenses, les médias ont rapporté que les cinq passagers du Titan étaient morts. Selon les secours, le submersible aurait « implosé » lors de sa descente vers l’épave du Titanic.

Alors que des utilisateurs des réseaux sociaux ont publié des messages de sympathie, des prières ou des articles sur le sous-marin, beaucoup sur Twitter et Facebook n’ont pas tardé à souligner la différence en matière de sympathies du public, accusant les médias d’hypocrisie pour leur relatif « silence » à propos du naufrage d’un bateau transportant environ 750 migrants en Méditerranée la semaine dernière.

Traduction : « 7 jours, 2 bateaux. 5 personnes, 500 personnes. 250 000 dollars par voyage, inconnu. Millionnaires, migrants. 1 adolescent, jusqu’à 100 enfants. Grande couverture médiatique, silence. »

D’autres ont souligné la disparité de revenus des personnes à bord du sous-marin et du chalutier de pêche qui a chaviré au large des côtes grecques.

Un utilisateur a déclaré que la différence de couverture médiatique représentait un « message de facto » selon lequel « le fait que des migrants du Sud meurent en mer est normal, que des milliardaires meurent en mer est une tragédie ».

Chaque billet pour la plongée dans les fonds marins coûtait 250 000 dollars, selon le site web de l’entreprise OceanGate, qui exploitait le submersible. En revanche, la majorité des passagers du chalutier seraient originaires d’Égypte, de Syrie et du Pakistan, des pays qui connaissent la guerre ou une situation socio-économique très difficile.

Traduction : « Le sous-marin du Titanic est un conte de moralité moderne sur ce qui se passe quand on a trop d’argent, et l’inégalité grotesque en matière de sympathie, d’attention et d’aide pour ceux qui n’en ont pas. Les migrants sont ‘’destinés’’ à mourir en mer ; les milliardaires ne le sont pas. »

Des Twittos ont également exprimé leur consternation face à la disparité des efforts de sauvetage lors des deux catastrophes, alors que des organismes internationaux, publics et privés se sont unis pour une vaste mission de recherche et sauvetage pour retrouver le Titan.

Traduction : « Suis-je le seul frappé par l’énorme différence entre l’effort énorme déployé pour sauver cinq personnes dans le submersible Titan et l’effort pathétique des garde-côtes grecs pour sauver des centaines de migrants de leur bateau manifestement précaire juste avant qu’il ne coule ? »

Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, le HCR, le naufrage, qui a fait plus de 80 morts à ce jour, pourrait être la deuxième catastrophe la plus meurtrière jamais enregistrée en Méditerranée. Le nombre exact de victimes n’a pas été confirmé, mais pas moins de 500 personnes, dont au moins 100 enfants, seraient portées disparues.

Traduit de l’anglais (original).

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