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La grande mosquée al-Omari à Gaza « touchée » par une frappe israélienne

Le minaret de la plus ancienne mosquée de Gaza, construit au début du VIIIe siècle, aurait été pris pour cible
La mosquée al-Omari porterait le nom du deuxième calife de l’islam, Omar ibn al-Khattab (AFP)
La mosquée al-Omari porterait le nom du deuxième calife de l’islam, Omar ibn al-Khattab (AFP)

La plus ancienne mosquée de Gaza, la grande mosquée al-Omari, située dans la vieille ville, aurait été touchée jeudi 16 novembre par une frappe aérienne israélienne, selon Al Jazeera arabe.

Middle East Eye n’a pas pu vérifier de manière indépendante cette information ni confirmer l’étendue des dommages présumés en raison des risques persistants pour ses journalistes dans la région.

Également connue sous le nom de « Grande mosquée de Gaza », il s’agit de la plus ancienne mosquée de la région assiégée. Elle a été construite vers l’an 700 pendant la période omeyyade.

Traduction : « La grande mosquée al-Omari est la plus grande et la plus ancienne mosquée de la bande de Gaza, située dans la vieille ville de Gaza. On pense qu’elle se trouve sur le site d’un ancien temple philistin, et la population musulmane de Gaza y prie depuis le VIIe siècle. »

Sa structure a été développée à partir de l’ancienne cathédrale Saint-Jean-Baptiste, construite en 406.

Cette dernière a elle-même été construite sur les anciennes ruines du temple de Dagon, un temple philistin honorant un ancien dieu païen de la fertilité et de l’eau, selon le Barakat Trust, une organisation caritative britannique spécialisée dans le patrimoine du monde islamique.

L’église Saint-Porphyre détruite

Avec ses fondations carrées et sa tour octogonale, le minaret de la mosquée était un vestige de l’empire mamelouk, qui a régné sur Gaza pendant près de trois siècles, d’environ 1250 à 1517, lorsque les Ottomans ont pris le contrôle et agrandi la mosquée.

La mosquée al-Omari porterait le nom du deuxième calife de l’islam, Omar ibn al-Khattab.

C’est sous le règne d’Omar que les armées arabes ont vaincu l’Empire byzantin et conquis le Levant, y compris Gaza.

Les bombardements successifs de Gaza par Israël ont détruit au fil des années la majeure partie de son riche patrimoine architectural.

En 2014, une autre mosquée, également appelée al-Omari, située dans le quartier de Jabaliya, près de la ville de Gaza, a été touchée par un missile israélien.

Ses voûtes en grès, qui remontaient au VIIe siècle, ont été endommagées, et le muezzin qui récitait l’appel à la prière a été tué, selon le quotidien Times of Israel.

Traduction : « J’ai toujours adoré cette photo, que j’ai prise à Gaza en 2015, montrant l’église Saint-Porphyre [considérée comme la troisième plus ancienne église au monde], à ​​côté de la grande mosquée al-Omari [la plus ancienne mosquée de Gaza]. Côte à côte pendant toutes ces années. Elles ont toutes les deux été bombardés. »

La vieille ville de Gaza abrite plusieurs autres sites religieux historiques, notamment la chapelle Saint-Philippe l’Évangéliste et l’église Saint-Porphyre, un bâtiment vieux de 1 600 ans, elle aussi bombardé par Israël en octobre. Les deux salles adjacentes du complexe de l’église ont été détruites lors de l’attaque.

Musulmans et chrétiens s’étaient réfugiés dans l’église après le lancement de la campagne militaire par Israël en représailles à l’attaque menée par le Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, qui a tué 1 200 personnes. Au moins dix-huit  personnes réfugiées dans l’enceinte de l’église ont été tuées.

Construite à l’origine en 425 et nommée d’après Saint-Porphyre, évêque de Gaza du Ve siècle, cette église était le plus ancien lieu de culte chrétien en activité à Gaza.

Elle avait été transformée en mosquée au VIIe siècle avec l’arrivée des Mamelouks, mais les Croisés lui avaient rendu sa vocation chrétienne d’origine au milieu du XIIe siècle.

Traduit de l’anglais (original).

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