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Colère contre Elissa après son duo avec Saad Lamjarred

Des fans reprochent à la chanteuse libanaise Elissa son duo avec le Marocain Saad Lamjarred, accusé de plusieurs cas de viol et de violence contre des femmes
Dans plusieurs de ses chansons, Elissa a critiqué aussi bien le harcèlement contre les femmes que la violence conjugale (capture d’écran)
Dans plusieurs de ses chansons, Elissa a critiqué aussi bien le harcèlement contre les femmes que la violence conjugale (capture d’écran)
Par MEE

La star libanaise de la chanson arabe, Elissa, fait encore parler d’elle, et pas qu’en bien. Ces fans lui reprochent d’apparaître aux côtés du chanteur marocain Saad Lamjarred dans son dernier clip, enregistré à Paris, Men awal dekika (« depuis la première minute »), qui a totalisé trois millions de vues sur la chaîne YouTube de Rotana TV, 24 heures après sa diffusion mercredi dernier.

Si certains fans sont restés admiratifs de la performance d’Elissa, fidèle au ton romantique qu’elle insuffle à ses clips et chansons, beaucoup ont critiqué son apparition dans ce duo aux côtés de l’artiste marocain, accusé de violence contre des femmes.   

Saad Lamjarred, rentré depuis au Maroc, a été accusé quatre fois, aux États-unis et en France, de « viol » et de « violence » contre de jeunes femmes, ces dix dernières années. Dans la dernière affaire le concernant, il a été remis en liberté sous caution par un tribunal français.

L’artiste a subi une campagne de boycott lancée par des activistes féministes et a dû annuler plusieurs fois des concerts ou des interviews, notamment en Égypte.

Traduction : « Où est passé ton soutien aux droits des femmes ? Tu as tout oublié ? Saad Lamjarred est un violeur. C’est un choc que de voir cet acte venant de toi après des années de soutien et de lutte contre la violence contre les femmes. Un choc pour tes fans en te voyant soutenir et tenir dans tes bras ce criminel. »

« Une normalisation du viol »

Des internautes ont critiqué ce clip, s’étonnant qu’une artiste comme Elissa, connue pour ses positions féministes, « souvent osées et courageuses » comme le souligne un fan sur Twitter, puisse accepter de réaliser un clip avec un homme accusé de violence contre les femmes.

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Dans plusieurs de ses chansons, Elissa a effectivement critiqué aussi bien le harcèlement contre les femmes que la violence conjugale, appelant dans l’une de ses chanson, Ya m’rayti (« ô mon miroir »), les victimes de ces violences à « briser le silence sans briser [leur] image dans [leur] miroir ».

« Ce clip est une normalisation du viol et des violences contre les femmes », twittent plusieurs collectifs féministes au Liban, en Égypte et en Palestine notamment.

Mais d’autres internautes nuancent cette polémique en déniant à Elissa son statut de défenseuse des droits des femmes, comme la journaliste palestinienne Dima Khatib sur Twitter : « Je n’ai jamais vu un jour qu’Elissa représentait la ‘’femme arabe’’ et je n’ai jamais été convaincue que sa voix défendait les droits et la justice. Je la vois, comme à son habitude, comme une chanteuse qui consacre les concepts du capitalisme et de la consommation de la femme. Je suis étonnée par cette polémique et le choc créé par sa normalisation d’un harceleur-violeur. Les gens ont vraiment cru qu’elle était une militante ? »

Des internautes ont également tenu à donner une précision : « [Lamjarred] est accusé et non pas encore coupable », comme le twitte Assad Maghribi.

Pour sa part, Elissa a refusé de réagir à la polémique, se contentant sur ses réseaux sociaux de poursuivre la promotion de son clip. Saad Lamjarred a adopté la même stratégie, laissant la polémique enfler ailleurs.

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