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Guerre à Gaza : le collège universitaire le plus riche de Cambridge va se désengager des sociétés d’armement

Trinity College Cambridge détient des investissements dans le plus grand fabricant d’armes d’Israël, Elbit Systems, ainsi que d’autres sociétés qui profitent de l’occupation israélienne
Un campement de solidarité avec Gaza a été installé devant l’emblématique King’s Parade de Cambridge, le 6 mai 2024 (Imran Mulla/MEE)

Middle East Eye est en mesure de révéler que le college le plus riche de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, Trinity College Cambridge, a décidé de mettre fin à ses investissements dans des entreprises d’armement.

MEE a appris de trois sources bien informées proches du syndicat étudiant de Trinity que le conseil du collège universitaire, responsable des principales décisions financières et autres, a voté début mars en faveur du retrait des investissements de Trinity auprès des sociétés d’armement.

Selon les sources, le collège universitaire a décidé de ne pas annoncer qu’il se désengagerait des sociétés d’armement après qu’un activiste a dégradé un portrait de Lord Arthur Balfour – auteur de la déclaration éponyme –, datant de 1914, à l’intérieur de l’établissement, le 8 mars dernier.

L’incident a suscité une large couverture médiatique au Royaume-Uni et les condamnations de députés britanniques, dont le vice-Premier ministre Oliver Dowden.

Contacté par MEE, le Trinity College de Cambridge n’avait pas répondu au moment de la publication de cet article.

MEE a révélé en février que Trinity avait investi 61 735 livres sterling (71 736 euros) dans la plus grande entreprise d’armement d’Israël, Elbit Systems, qui produit 85 % des drones et des équipements terrestres utilisés par l’armée israélienne.

MEE a également rapporté que le collège universitaire avait investi des millions de dollars dans d’autres sociétés qui arment, soutiennent et profitent de la guerre israélienne à Gaza.

En réponse à cet article, l’International Centre of Justice for Palestinians (ICJP), un groupe de défense des droits humains basé au Royaume-Uni, a transmis le 28 février une notification juridique au Trinity College l’avertissant que ses investissements pourraient le rendre potentiellement complice des crimes de guerre israéliens.

Le CIJP a indiqué dans ses mentions légales que « les dirigeants, administrateurs et actionnaires du collège peuvent être individuellement responsables pénalement s’ils maintiennent leurs investissements dans des sociétés d’armement potentiellement complices des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité israéliens ».

MEE a révélé en février que le collège universitaire avait également investi environ 3 millions d’euros dans Caterpillar, une entreprise américaine d’équipement lourd qui a longtemps été la cible de campagnes de boycott pour ses ventes de bulldozers à l’armée israélienne, et dans plusieurs autres sociétés impliquées dans la guerre israélienne – notamment General Electric, Toyota Corporation, Rolls-Royce, Barclays Bank et L3Harris Industries.

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Trinity n’a pas promis de se désengager de toutes ces sociétés.

Dans une lettre ouverte écrite par des universitaires de Cambridge et publiée jeudi, plus de 1 700 signataires – membres du personnel, anciens élèves et étudiants actuels de l’université – ont exprimé leur soutien aux manifestants qui ont installé un campement de protestation la semaine dernière pour appeler l’université à mettre fin à toute complicité potentielle dans la guerre d’Israël à Gaza.

Une centaine d’étudiants s’étaient rassemblés lundi dernier sur la pelouse du King’s College de Cambridge, où ils ont érigé des tentes et exigé que l’établissement s’engage à se désinvestir des entreprises impliquées dans la guerre.

Ils ont ainsi rejoint un mouvement étudiant qui a vu plus d’une centaine d’universités à travers le monde, notamment à Sciences Po Paris, lancer des actions de protestation similaires.

Les organisateurs du campement ont déclaré à MEE qu’ils exigeaient que l’Université de Cambridge fasse toute la lumière sur ses relations avec des entreprises et institutions « complices du nettoyage ethnique en cours en Palestine ».

Jeudi dernier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a convoqué les vice-chanceliers de dix-sept universités du pays à une « table ronde sur l’antisémitisme » à Downing Street et les a exhortés à assumer « personnellement la responsabilité » de la protection des étudiants juifs.

Le même jour, le Trinity College de Dublin, l’université la plus prestigieuse d’Irlande, a annoncé son désengagement des entreprises israéliennes impliquées dans l’occupation de la Palestine après un sit-in d’étudiants protestant contre la guerre à Gaza.

Depuis les événements du 7 octobre, lorsqu’une attaque menée par le Hamas contre le sud d’Israël a fait 1 171 morts et plus de 200 otages, Gaza est totalement assiégée et privée des produits de première nécessité, tout en étant confrontée à une campagne de bombardements dévastatrice menée par Israël.

Plus de 35 000 Palestiniens ont été tués et environ 1,7 million déplacés lors de cette campagne militaire toujours en cours qui a été décrite en janvier par la Cour internationale de justice comme un génocide plausible.

Près de 77 000 Palestiniens ont également été blessés, selon les autorités sanitaires. Ces chiffres excluent les dizaines de milliers de personnes qui seraient mortes et toujours sous les décombres des habitations, magasins, abris et autres bâtiments détruits par les bombardements.

Traduit de l’anglais (original).

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